Pourquoi se rencontrer en ligne ?

Avec une certaine forme d’individualisation et d’éclatement des structures familiales, le tissu social s’est largement appauvri. Plusieurs phénomènes y ont concouru; sans doute que la désertification des campagnes au profit des grandes villes a aussi compté.

L’appauvrissement des formes traditionnelles de rencontre

Pendant longtemps, pour de nombreux catholiques, l’Eglise ou les différentes célébrations participaient activement des rencontres entre âmes seules. Les occasions religieuses étaient loin d’être l’unique moyen de se rapprocher. Les familles se côtoyaient et pouvaient se rencontrer à l’occasion d’événements divers, ou par réseau professionnel, scolaire, personnel, etc… C’est encore le cas dans une moindre mesure. Pourtant, plus les villages se vident et plus les villes proches des grandes agglomérations se changent en cité dortoir, moins on y trouve d’espaces festifs et sociaux propices aux rencontres. Avant, dans les campagnes, les plus jeunes se rencontraient aussi au bal ou aux fêtes de village. Avec l’hyper urbanisation, désormais, il est fréquent que les jeunes générations désertent les villages pour aller étudier ou tenter leur chance en ville.

Se rencontrer dans les grandes villes

Dans nos véritables mégalopoles, la solitude est en augmentation constante et les lieux de rencontre à échelle humaine se font rares. Bien sûr, il y a les lieux où l’on danse mais ils ne sont pas pour tout le monde et les plus timides n’y trouvent pas toujours leur compte. Pour que les choses soient plus simples, il faut déjà faire partie d’un groupe d’ami(e)s, sortir à plusieurs, etc… Par ailleurs et même dans ces endroits, la crainte de l’insécurité dans la grande ville, joue en la défaveur des rencontres naturelles. Souvent, on se méfie et dans une population de plusieurs centaines de milliers d’habitants, quand la vie de quartier s’est aussi souvent appauvrie dans les villes, il n’est pas toujours simple de briser la glace, ni même de faire confiance à l’inconnu qui se présente.

Il existe aussi, me direz-vous, des endroits qui peuvent devenir fortuitement, des espaces de rencontre : un parc, une fête entre amis, un lieu d’échanges culturels,… Mais quand nous parlons d’appauvrissement du tissu social et des espaces de rencontres traditionnels, nous faisons allusion à d’espaces convenus et dans lesquels chaque partie en présence sait que l’autre vient potentiellement pour cela.

Internet au secours des coeurs solitaires

Face à l’urbanisation et la rareté relative, dans les grandes villes, d’espaces de rencontres à échelle humaine (vie ou fêtes de quartier, etc..), l’arrivée d’internet est bientôt venue au secours d’un besoin qui était bien là. Des milliers de personnes en mal de solitude recherchaient un moyen d’y palier. On pouvait aussi leur ajouter tous ceux et celles laissés seuls par l’augmentation constante des divorces et désireux de refaire leur vie. Dans le courant des années 2000, on a ainsi assisté à un véritable boum des sites de rencontres généralistes. La technologie le permettait et il répondaient à une demande.

Les sites de rencontres généralistes : entre sérieux et légèreté

Certains de ces sites de rencontre se positionnaient plus légèrement que d’autres. En tout cas, s’ils ne le faisaient pas ouvertement, ils finissaient par héberger, à côté de recherches plus sérieuses, des personnes en quête de rencontres plus passagères. Dans ces années là, quelques séducteurs ont même publié des ouvrages dans lesquels ils faisaient, en long et en large, les compte-rendus de leurs exploits.

Tout cela est sans doute l’effet d’un glissement des valeurs. L’union durable, à travers le mariage n’est plus un credo largement partagé. Matériellement, elle a cessé aussi d’être sujette à la pression de la nécessité dans un monde où tout le monde travaille et où chacun peut prétendre à une autonomie financière (même relative). Au moins autant que la religion catholique et ses valeurs, la complémentarité des rôles au sein de la famille traditionnelle était une garantie de durabilité.

Aujourd’hui, les chiffres des séparations sont là témoigner de la grande difficulté pour beaucoup de couples de s’inscrire dans la durée. Comme conséquence, il existe dans les villes et ailleurs, toute une population dont l’intention n’est plus de chercher l’âme sœur mais plutôt de se « divertir » ou de trouver de la compagnie, de manière épisodique et sans nécessairement rechercher l’attachement. Là encore, le phénomène est social. Dans la continuité de ces évolutions de mœurs, il était logique que les sites de rencontres généralistes finissent aussi par héberger ce type de motivations ou d’intentionnalités. On doit se garder de les y résumer ; ils ont aussi permis de forger des unions plus durables, mais il faut être conscient que souvent, deux types de populations aux démarches bien distinctes y coexistent.

L’arrivée des sites de rencontres spécialisés

Face à la montée de ces sites généralistes et à la demande du public, les sites de rencontres se sont bientôt spécialisés. On a ainsi commencé à en trouver par zone géographique, puis finalement par religion ou par culture et même par ethnie. Une fois le marché de la rencontre structurée sur internet, cette spécialisation était inévitable. Elle pouvait même avoir du bon. Nous sommes bien placés pour le savoir.

Bien sûr, certains pourront crier au cloisonnement, mais au delà des grands idéaux de tolérance et d’ouverture que nous partageons tous, on peut aussi comprendre qu’il est question ici du choix d’une vie. Il n’y a rien de surprenant au fait qu’une personne désireuse de faire des rencontres sérieuses puisse être tentée de rechercher d’abord l’âme sœur sur le terrain de ses propres valeurs culturelles ou spirituelles. Sur le papier, c’est assez légitime et finalement, cela ne fait que reproduire une certaine réalité traditionnelle des unions. Il s’agit juste d’en faire le constat. Faut-il la plébisciter ? Là, n’est pas la question. Tout n’est qu’affaire de choix. Les inscriptions sur les sites de rencontre étant totalement libres et non contraintes, les personnes à l’âme aventureuse et se situant dans des états d’esprit différents peuvent toujours opter pour des sites généralistes. Chacun est libre.

Aujourd’hui, les sites de rencontres se sont installés dans le paysage. De quelques 100 000 inscrits dans leurs premières années de lancement (autour de 2002), on évaluait leur nombre de membres à près de 6 millions dans les années 2015. De quelques sites dé départ à plus de 2000 sites, cette véritable explosion a surtout conduit à une fragmentation des espaces de rencontres généralistes. Quand tout prétend s’adresser à tout le monde, il est peut-être encore plus difficile pour une personne en mal de solitude de savoir par où commencer, sauf à choisir, justement, un site plus spécialisé.

Des chiffres et quelques préjugés

Si l’inscription sur des sites de rencontre internet est devenue une pratique de plus en plus commune, il faut noter qu’il subsiste encore un « tabou » sur le sujet. On n’ose pas toujours avouer que l’on s’est rencontré ainsi ou que l’on s’y est inscrit. Sans doute que les motivations d’une certaine frange des personnes inscrites n’est pas étrangère à cela. Ainsi, au début des années 2010, un sondage IFOP auprès des inscrits sur les sites de rencontre généralistes montrait que plus de 60% d’entre eux y recherchaient une rencontre passagère pour meubler leur solitude et sans plus d’engagement. Concernant ces attentes de satisfaction ponctuelle, les hommes étaient en nombre supérieur aux femmes.

En dehors de ces attentes très partagées entre sérieux et légèreté sur les sites généralistes, une certaine vision « traditionnelle » des rencontres explique sans doute aussi les réserves de certains, autour du principe même de la rencontre en ligne. Au fond, Internet reste une technologie récente dans le paysage des rencontres amoureuses. Une partie de ceux qui n’y ont pas eu recours pour se trouver voient peut-être ces aventures virtuelles comme quelque chose d’un peu « anti-naturel ». Pourtant, le monde a changé, dans ses valeurs comme dans l’organisation de ses espaces sociaux. Il faut le comprendre. Les espaces de rencontres virtuels n’ont fait que répondre à un besoin humain : celui de se trouver et de briser la glace. Le reste des histoires que les êtres y vivent, ressemblent de près ou de loin, à la leur.

La rencontre dans le respect mutuel

Dans ce paysage très contrasté et quelquefois, controversé, les sites de rencontres catholiques entendent garantir un certain sérieux, un partage véritable de valeurs, et, peut-être encore plus que tout, la tenue d’un authentique respect mutuel. Si les rencontres, les sorties, les échanges ne débouchent pas toujours sur la découverte de l’être avec lequel on partagera sa vie, nous formons le vœu qu’elles soient au moins faites d’échanges véritables et couronnées d’amitiés. Cela étant dit, depuis 2001, des centaines de couples se sont formés, sur sanctusraphael.com.